Salih Muslim, coprésident du conseil du PYD, a déclaré que les révélations du chef de la mafia turque Sedat Peker conduiraient à la désintégration de la coalition formée en 2014 pour mettre en œuvre le soi-disant « plan d'effondrement » contre l'opposition kurde.
Salih Muslim, porte-parole du Parti de l'Union démocratique (PYD).

Commentant les dernières déclarations du fondateur du PKK Abdullah Ocalan, le porte-parole du Parti de l’Union démocratique (PYD), Salih Muslim, a appelé l’Etat turc à se pencher sur les solutions proposées par le leader kurde.

Le porte-parole du Parti de l’Union démocratique (PYD), Salih Muslim, a commenté pour l’agence de presse kurde Hawar (ANHA) les déclarations du leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan, relayées par ses avocats suite à une visite le 7 août sur l’île-prison d’Imrali. 

« La reconnaissance officielle des Kurdes aidera à résoudre la question kurde »

Salih Muslim a commencé par interpréter l’analyse faite par Ocalan de l’histoire de l’empire ottoman et de la République de Turquie : « L’État turc doit analyser correctement son histoire. L’hostilité entre les peuples kurde et turc provoquée et attisée par l’État turc a toujours porté préjudice à la Turquie. La reconnaissance officielle des Kurdes résoudrait non seulement la question kurde, mais également les problèmes de la Turquie dans son ensemble. Si on cesse de persister dans la guerre, la question kurde pourrait être résolue. Par conséquent, le Président Ocalan souligne également l’importance de bien analyser l’histoire. Dans les relations kurdo-turques qui ont débuté à Ahlat et Malazgirt et se sont poursuivies jusqu’à la constitution de 1921, la volonté des Kurdes était reconnue. Dans les années qui ont suivi, a commencé la phase d’assimilation à l’égard des Kurdes. Depuis lors, l’Etat turc est en état de guerre. »

« La solution nécessite un dialogue »

« Les Turcs et les Kurdes ont perdu du terrain depuis le mandat de Turgut Özal, il y a 27 ans, a poursuivi le porte-parole du PYD. Si à l’époque, les démarches pour une solution avaient été acceptées, nous n’aurions pas passé les 27 dernières années dans la guerre. Turgut Özal a fait preuve de courage et proposé une solution. L’État turc a cependant fait obstacle à la solution. Par conséquent, Ocalan demande à l’Etat turc si quelqu’un peut assumer une tel rôle de leadership et le mettre en pratique. Ocalan veut résoudre les problèmes existants par le dialogue. Cependant, la qualité des contacts et des dirigeants revêt à cet égard une importance considérable. Pour la solution de la question kurde, la table des négociations est d’une importance capitale. »

Protocole de Dolmabahçe

Rappelant les propos d’Ocalan disant qu’il était prêt à trouver une solution à la question kurde, Muslim a déclaré ceci: « Ce message montre clairement que le chemin qui mène à la solution passe par Imralı. Ocalan affirme également que l’existence kurde ne peut être niée. Il affirme que tous les problèmes peuvent être résolus par des accords. Il rappelle également l’accord en dix points conclu en 2013 à Dolmabahçe et souligne que ces points devraient être discutées et étendues. Sa certitude à pouvoir résoudre le conflit en l’espace d’une semaine est le signe de sa confiance dans la force du peuple ainsi que dans son paradigme. Cette confiance le renforce. »

« Aucune solution au Moyen-Orient sans solution de la question kurde »

Affirmant que la question kurde était étroitement liée aux problèmes du Moyen-Orient, M. Muslim a ajouté ceci : « La partie qui empêche la solution de cette question est l’Etat turc. Tout au long de son histoire, la Turquie a cherché à détruire de manière barbare toute réalisation faite par les Kurdes. Actuellement, l’Etat turc veut briser la révolution dans le nord et l’est de la Syrie, donnant le message qu’il n’y a aucune différence entre Afrin et Kirkuk et que tout pourrait être rasé. L’Etat turc est le plus grand ennemi des peuples. Sans solution dans le nord du Kurdistan, aucune solution ne peut être trouvée dans les autres parties du Kurdistan, y compris dans le nord et l’est de la Syrie. Les problèmes dans les zones autonomes du nord et de l’est de la Syrie se résoudront dès que l’État turc s’en retirera. Nous pouvons trouver une solution avec le régime syrien dans un cadre démocratique à l’intérieur des frontières de la Syrie. A cet égard, le système mis en place dans le nord et l’est de la Syrie est un exemple pour l’ensemble du Moyen-Orient. Cependant, l’Etat turc empêche le développement de ce système ainsi qu’une solution globale pour l’ensemble de la Syrie. Nous espérons que l’Etat turc reprendra ses esprits et reconnaîtra Ocalan comme l’adresse de la solution. Sans solution de la question kurde, aucun autre problème ne peut être résolu au Moyen-Orient ».

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