Tall Tamr, zones sous contrôle des Forces Démocratiques Syriennes, Syrie. Abou Abdelaziz est venu de la région de Serêkaniyê après l'attaque turque de 2019, il travaille la terre de son cousin. La situation difficile. Par exemple il ne peut pas acheter de la nourriture pour moutons, trop chère, et la sécheresse a limité l'alimentation naturelle disponible. L'agriculture est rendue impossible par manque d'eau, le mazout servant aux pompes et aux engins agricoles est cher. Il n'y a pas eu de pluie cette année, la rivière basse et les puits presque à sec. Son cousin cultive juste 1.5 dönem avec du coton alors que normalement c'est 15 dönem de légumes et de blé.  Depuis le 1er avril jusqu'à la veille il n'y avait pas d'eau dans la rivière, juste depuis hier de l'eau est revenue et ils peuvent irriguer. Du coup ils utilisaient des eaux usées pour irriguer.

La région de Tall Tamr, traversée par la rivière Khabur, abrite de nombreuses familles assyriennes, dont beaucoup s’y sont réfugiées après avoir fui la région de Hakkari lors du génocide des populations arméniennes et assyriennes organisé par la toute jeune république turque en 1915. 

100 ans plus tard, en 2015, Daesh s’emparera pendant un moment de la zone, poussant à l’exil de nombreuses familles assyriennes. Aujourd’hui, suivant le projet de confédéralisme démocratique mis en place par l’Administration Autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), les Assyriens organisent leur propre auto-défense au sein d’une unité militaire, les gardes du Khabur, intégrée parmi les Forces Démocratiques Syriennes. 

Pour beaucoup, c’est la première fois que les populations assyriennes bénéficient d’une liberté d’organisation, impossible sous le régime syrien. Mais en 2019, lors de l’offensive de l’armée turque et de ses supplétifs, la région se retrouve une nouvelle fois menacée.

Aujourd’hui, la ligne de front avec la Turquie n’est qu’à quelques kilomètres de Tall Tamr, et les villages environnants subissent régulièrement bombardements ou tentatives d’infiltration. malgré tout, certain.e.s restent, refusant d’abandonnant leur terre et espérant un avenir apaisé qui verrait revenir les familles en exil.

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