Salih Muslim, coprésident du conseil du PYD, a déclaré que les révélations du chef de la mafia turque Sedat Peker conduiraient à la désintégration de la coalition formée en 2014 pour mettre en œuvre le soi-disant « plan d'effondrement » contre l'opposition kurde.
Salih Muslim, porte-parole du Parti de l'Union démocratique (PYD).

Salih Muslim, coprésident du conseil du PYD, a déclaré que les révélations du chef de la mafia turque Sedat Peker conduiraient à la désintégration de la coalition formée en 2014 pour mettre en œuvre le soi-disant « plan d’effondrement » contre l’opposition kurde.

Sedat Peker, le chef d’une organisation criminelle liée à l’État en Turquie, continue de faire des révélations concernant les crimes impliquant la mafia, l’État et les politiciens turcs. Les allégations de Peker, qui a publié 9 vidéos jusqu’à présent, ont suscité de nombreuses réactions en Turquie et dans le monde.

Selon le membre du conseil de coprésidence du Parti de l’Union démocratique (PYD), Salih Muslim, qui s’est entretenu avec l’agence de presse Hawar News (ANHA), les aveux de Peker indiquent la désintégration de la coalition établie en Turquie en 2014 pour réaliser le « plan d’effondrement ».

« L’ÉTAT PROFOND EST ACTIF DEPUIS L’ÈRE OTTOMANE »

« Les massacres contre les Arméniens, les Grecs et les Kurdes pendant la période ottomane ont été perpétrés par des forces de l’État profond. Personne ne pouvait demander des comptes à ces forces. Les massacres de ces forces profondes se sont poursuivis après la fondation de l’État turc. L’État profond a tué le dirigeant communiste Mustafa Suphi en 1921 et a organisé le coup d’État militaire du 12 septembre 1980. Le JITEM (service secret informel de la police militaire turque), créé pour parer la lutte du peuple kurde, est la continuation de cette structure. L’État profond a toujours été actif en Turquie. Peker fait maintenant quelques révélations depuis qu’il y a eu un conflit avec l’ancien ministre de l’Intérieur Mehmet Ağar. »

« L’ARGENT DE LA DROGUE EST UTILISÉ  POUR LA GUERRE AU KURDISTAN »

Muslim a poursuivi : « L’État turc est devenu le centre du trafic de drogue. Peker dit que des crimes tels que des meurtres et des enlèvements sont commis par l’agence de renseignement turque (MIT). Ces crimes ne concernent pas seulement l’État turc. Ils concernent la communauté internationale. Ceux qui gouvernent l’État turc sont des groupes mafieux. Le gouvernement actuel fait ce que Tansu Çiler a fait en 1996. L’argent obtenu du commerce de la drogue avec des pays tels que l’Argentine et le Venezuela est utilisé pour la guerre au Kurdistan. »

« De telles organisations criminelles envoient de la drogue en Turquie et au Kurdistan du Nord. Elles veulent assimiler la société kurde. C’est pourquoi elles tentent d’entraîner les jeunes du nord et de l’est de la Syrie dans ce réseau. Elles font tout type de sale travail pour garder les jeunes à l’écart de la lutte », a ajouté Muslim.

Muslim a souligné que SADAT (société militaire privée turque) avait été fondé par Erdoğan. « Le fondateur de SADAT est l’ami d’Erdoğan. La remise des armes à l’Etat islamique et à al-Nusra a été effectuée par l’État turc. SADAT a fait ce travail avec des groupes mafieux internationaux. »

« COALITION BRISÉE »

Müslim a noté que la coalition de l’AKP-MHP-Doğu Perinçek-Ergenekon, qui a été formée pour réaliser le plan d’effondrement en 2014, a été brisée par les allégations de Peker. « Cette coalition devrait être décrite comme une machine de guerre. Quand la guerre prendra fin, cette coalition disparaîtra également. Cette guerre est basée sur l’extermination des Kurdes. Les aveux de Peker vont créer des contradictions au sein de cette coalition. Cette machine de guerre ne peut survivre. Si des élections anticipées ont lieu, cette coalition perdra. C’est pourquoi l’alliance AKP-MHP [Parti de la Justice et du Développement et Parti d’Action nationaliste, au pouvoir en Turquie] ne veut pas d’élections anticipées. Nous voulons que les plans sales de cette coalition soient exposés. »

« L’ETAT TURC N’A PLUS RIEN POUR S’ACCROCHER »

Muslim a déclaré que l’État turc viole le droit international depuis 2015. « L’État turc a envoyé des mercenaires en Azerbaïdjan, en Somalie, en Libye et dans de nombreux pays. La communauté internationale ne peut plus tolérer cette sale politique. L’État turc n’a plus rien pour s’accrocher. Le pays  traverse une crise économique et échoue dans la diplomatie. »

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