Murat Karayilan, membre du comité exécutif du PKK.

Membre du comité exécutif du PKK, Murat Karayilan, a lors d’un entretien avec la radio Denge Welat discuté et donné son avis concernant des évènements régionaux récents. 

Il a tout d’abord expliqué que pour réussir une personne doit bien connaître ses amis et ses ennemis. Que l’ennemi des ancêtres ne peut être l’ami d’aujourd’hui et que le véritable ami jugé en tant qu’ennemi ne mènera à rien. Puis il a ajouté « cette vérité a encore une fois été prouvée. Celui qui ne connait ni son ami ni son ennemi fera de nombreuses erreurs. Par conséquent, il ne faut pas faire confiance aux forces armées occupant le Kurdistan et se reposer sur eux. Il faut se reposer sur son pays, son peuple et sa propre force. C’est fondamental. Ces évènements doivent nous servir de leçon. Concernant ces informations, notre peuple ne doit pas baisser son moral. Nous sommes convaincus qu’en employant les bons moyens notre peuple du Sud-Kurdistan (Irak) et des 3 autres parties accèdera à son but ».

Karayilan a ensuite pris la parole concernant les attaques envers Efrin : « Notre peuple présent à Efrin doit savoir cela : nous ne délaisserons pas notre valeureux peuple d’Efrin comme nous l’avons pas délaissé à Kobanê. Le peuple d’Efrin ne doit pas s’inquiéter mais il doit avant tout se faire confiance et faire confiance aux combattants du YPG/YPJ ».

Puis il ajouté « Le mouvement de libération kurde traverse des moments délicats et très importants. Durant cette période les informations concernant le Sud-Kurdistan nous ont attristé tout comme le peuple kurde. Nous les avions avertisau moment où il le fallait, que ce soit lors des entretiens ou par le biais de la presse mais ils n’y ont jamais prêté attention. Nous savons que nous n’étions pas les seuls à leur avoir envoyé des avertissements.

La période dans laquelle nous nous trouvons est cruciale pour le mouvement de libération du peuple kurde et nous offre des opportunités historiques. Pour vivre librement et d’une façon autonome le peuple kurde doit saisir ces opportunités. Il est important d’évaluer ces opportunités. Nous souhaitons parvenir de la meilleure façon possible à la réussite, c’est très important.

L’unité nationale est avant tout le plus important. Je veux dire qu’une personne doit créer une unité d’abord à l’intérieur d’une même partie. L’unité entre les parties et l’unité à l’intérieur d’une même partie doivent avoir lieu. De nombreux politiciens kurdes se rapprochent de cette idée que par rapport à leurs besoins ou aux besoins de leurs partis. Non, l’unité nationale est un besoin national ! Pour se nationaliser, se populariser il faut une unité mais nous n’avons pas été capable de le faire comprendre et de le positionner dans l’agenda principal.

Notre peuple doit savoir que malgré l’infériorité en nombre de nos forces à combattants à Kirkouk nous étions les derniers à quitter la ville. Après le départ des habitants et avoir affirmé qu’ils ne pouvaient plus défendre ou rester sur place nos forces se sont retirées. Nos forces n’avaient même pas été informées, par exemple les forces Meyafil avaient retirées 2 jours plus tôt leurs armées sans nous avoir tenu informé. Notre bataillon présent était désormais seul. Après avoir compris cela notre troupe a décidé de se retirer. Ils se sont retirés sans même nous prévenir !

Notre peuple doit savoir cela, si le gouvernement du Sud-Kurdisan s’était opposé à l’armée irakienne et la milice d’Hachd al-Chaabi nous les aurions soutenu mais ils ont décidé de se retirer. Les peshmergas pouvaient se battre mais ils ont voulu quitter le terrain.

En prononçant cela personne ne veut dire « le Kurdistan traverse des moments délicats, des critiques lui sont faites ou on l’empêche d’agir ». Non, nous ne voulons pas qu’une telle situation se développe. Nous souhaitons encore une fois leur venir en aide pour qu’il soit dans le bon chemin et nous sommes prêts à endosser nos responsabilités.

Encore une fois cette réalité est apparue : quoi qu’elle fasse une personne doit bien se préparer. Sans préparation aucune réussite n’est possible. Ils ont réalisé le référendum mais n’ont pas eu de préparation que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. La gestion commune à l’intérieur du pays était nécessaire. À l’extérieur, il aurait fallu faire accepter à la communauté internationale le référendum en obtenant les soutiens nécessaires. Cependant, aucune planification n’avait été faite. Nous l’avions critiqué et le résultat final a appuyé nos critiques. Il ne faut pas s’approcher d’une mauvaise façon encore une fois, lors de ce nouveau processus.

Un nouveau processus a lieu en ce moment même et l’un accuse l’autre. L’idée même que ces accusations augmentent, que ces conflits s’enveniment et entrainent le déchirement voir même à la guerre civile nous effraie. Tel est le principal danger aujourd’hui. Par conséquent nous renouvelons notre appel. C’est sûr que comme chaque peuple les kurdes aussi ont droit à un référendum mais les évènements ont prouvé que ce n’était pas une solution. Pas au bon moment et sans préparation, ce n’était pas une bonne décision. Il est alors clair que l’unité nationale est la seule solution. Nous espérons que le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union Patriotique du Kurdistan (PUK) cesseront de se quereller.

Notre leader Abdullah Öcalan avait affirmé que « le conseil kurde devait être un tribunal national et la force de défense commune des kurdes ». Si les institutions nationales existaient, nous aurions vu clairement qui est le coupable qui ne l’est pas. C’est parce qu’elles n’existent pas que les parties s’accusent entre elles. Alors qu’il y a des erreurs et des manquements, chacun calcule la part de l’autre dans ces actions.

Le problème fondamental doit être de se demander comment nous, en tant que peuple du Sud-Kurdistan allons-nous rétablir ? Et le seul chemin possible est l’unité nationale, il faut surtout développer cela.

Notre peuple ne doit pas céder au désespoir. La lutte kurde pour la libération continue et nous allons parvenir à la réussite. En tant que peuple millénaire présent sur ses propres terres nous avons le droit de vivre librement et d’une façon autonome. Aucune force ne peut s’opposer à cela. Cependant, il faut développer de bons moyens pour y parvenir. Le Sud-Kurdistan et l’Irak doivent à présent régler leurs problèmes en dialoguant et s’éloigner des affrontements et de la violence. C’est grâce au dialogue qu’ils doivent trouver les solutions. Nous sommes persuadés que le peuple kurde parviendra à son but.

« C’est l’Etat turc qui a organisé les attaques envers le Sud-Kurdistan »

L’Etat turc a rempli son rôle. L’Etat turc est chauvin, raciste et ennemi. Si l’Etat turc ne réagissait pas autant aux évènements au Sud-Kurdistan, si l’Iran et l’Irak n’entretenaient pas de relations quasi constantes, s’ils n’avaient pas planifié cette alliance l’Etat irakien ne pouvait agir ainsi. Le rôle de la Turquie était primordial lors de ces évènements. Le plus grand ennemi des kurdes est la Turquie et Erdogan. Si l’Irak n’avait pas envoyée son armée, la Turquie aurait probablement réagi en envoyant la sienne. Après chaque évènement la Turquie appuie son soutien « nous sommes derrière vous » et dit même que « l’Irak en fait peu ». Ils font pression sur l’Irak. Nous pouvons en déduire qu’ils ont signé des accords. Par conséquent, nous devons bien connaître notre ennemi.

« La victoire de Raqqa est le résultat de l’unité des peuples kurdes, arabes et assyriens »

Nous saluons les combattants et le peuple du Rojava. Je souhaite une bonne fête à tous pour la Journée Mondiale de Kobanê au Rojava et au peuple kurde. Je souhaiterais rendre hommage aux martyrs de Kobanê dont camarade Gelhat, et camarade Arin Mirkan, je renouvelle ici la promesse que nous leur avons faite. La résistance de Kobanê est une page dorée de l’histoire de la résistance du peuple kurde. Elle a présenté à tous la lutte pour la liberté du peuple kurde et le combat pour la liberté de la femme kurde.

La victoire de Raqqa a été très importante aussi. Notre réussite à Raqqa était aussi la vengeance de Kobanê et de Şengal. La victoire de Raqqa est le résultat de l’unité des peuples kurdes, arabes et assyriens.

Nous savons que c’est l’AKP et l’EI qui se cachent derrière les attaques à Kobanê. Kobanê a gagné et cela signifiait le début de la fin de l’EI. Cependant l’Etat turc et l’AKP se sont cachés. C’est à Efrin qu’ils se sont montrés, et en ce moment débattent pour savoir s’ils devraient attaquer Efrin ou non. L’Etat turc qui a perdu a Kobanê souhaite alors prendre place à Efrin et le dit clairement.

La résistance d’Efrin sera encore une fois une réussite. La victoire d’Efrin sera le début de la fin du régime de l’AKP. C’est clair. Par conséquent la résistance qui s’est développée dans les montagnes d’Efrin jouera un rôle majeur pour l’ensemble du Kurdistan.

Attaquer Efrin sera pour eux une erreur, et cette erreur mènera à leur fin mais aussi à la victoire des peuples. Voilà ce que signifie la résistance d’Efrin. Elle ne représentera pas seulement la lutte d’Efrin mais du peuple kurde et des peuples de la région qui lutteront contre le fascisme de l’AKP. Dans ce contexte, chaque kurde et défendant de la démocratie doit s’approprier le Rojava et spécialement la résistance d’Efrin.

Je suis persuadé que notre peuple n’aura aucun mal et agrandira sa lutte. Comme nous l’avons dit, s’il croit en lui-même, il assurera leur réussites à 100% ».

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