Les attaques turques contre le camp de Makhmour visent à disperser ses résidents, déclare le coprésident de l'Assemblée populaire du camp
Le camp de réfugiés kurdes de Makhmour, dans le Sud-Kurdistan

Les attaques de la Turquie contre le camp de Makhmour visent à disperser ses résidents, a déclaré le coprésident de l’Assemblée populaire du camp, Yusuf Kara. « Nous ne nous inclinerons pas », a-t-il dit.

Voilà 28 ans que les habitants du camp de Makhmour, situé dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), sont confrontés aux pressions et agressions de la Turquie et du Parti démocratique du Kurdistan, le PDK dominé par le clan Barzani. Alors que le PDK, qui collabore avec Ankara, impose un embargo sur la population du camp, l’armée turque procède régulièrement à des frappes de drone meurtrières. Celles-ci ont fait des dizaines de morts depuis 2017. La dernière qui remonte au 21 mai dernier a causé la mort d’un jeune réfugié du nom de Haci Mirza Eli. Cependant, la population de Makhmour semble déterminée à résister contre l’oppression et les attaques croissantes.

S’adressant à l’agence de presse Firat News, le coprésident de l’Assemblée populaire de Makhmour, Yusuf Kara, a parlé des attaques turques et de la position des réfugiés. « La Turquie attaque constamment le camp pour empêcher la population de soutenir le Mouvement de libération kurde. Voilà 28 ans que les réfugiés, qui sont passés par différents camps avant de s’installer dans celui-ci, résistent aux attaques. L’État turc nie leur droit à la vie. Parallèlement, le PDK cherche à les disperser au moyen de l’embargo et de la répression. Cependant, les habitants de Makhmour continuent de résister aux attaques et ils ne se rendront jamais. Ils sont la voix du peuple du Kurdistan », a déclaré Kara.

« La Turquie utilise toutes sortes de méthodes barbares pour briser la volonté du peuple kurde. Elle tente de couper les liens du peuple avec les martyrs et le leader Abdullah Öcalan, mais elle n’atteindra jamais ses objectifs, puisque le peuple kurde est attaché à la philosophie d’Öcalan et des martyrs. Le Mouvement de libération kurde tient tête depuis 1973 à la Turquie, une des premières puissances de l’OTAN. Il est difficile de briser la volonté d’un tel mouvement. »

Kara a poursuivi : « L’objectif du régime turc est de briser cette volonté, d’asservir les Kurdes et d’établir un empire au Moyen-Orient. Si la Turquie ne peut pas atteindre ses objectifs au Moyen-Orient, c’est à cause de la lutte du mouvement kurde inspirée par les idées d’Öcalan. La Turquie est consciente que pour pouvoir agir librement au Moyen-Orient, elle doit d’abord vaincre le mouvement kurde. Car celui-ci est un rempart contre les plans d’invasion turcs. Si la Turquie réussit, elle pourra contrôler une zone s’étendant de Kirkouk à Alep, comme prévu par son « Pacte national » [Misak-i Milli, manifeste politique turc établi après la Première Guerre mondiale, visant à annexer le nord de la Syrie et le nord de l’Irak au territoire de l’État-nation turc émergeant afin de reconstituer les frontières de l’empire ottoman en déliquescence]. »

« Nous ne nous inclinerons pas devant l’ennemi. Nous résisterons aux attaques et couronnerons notre victoire avec la liberté d’Öcalan », a conclu Kara.

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