La Suède va extrader vers la Turquie un homme recherché pour fraude bancaire. Il s’agit du premier cas depuis qu’Ankara a exigé l’extradition d’un certain nombre de personnes en échange d’un accord sur l’adhésion du pays nordique à l’OTAN.
Dans le cadre de l’accord, la Turquie avait soumis une liste de personnes à extrader par la Suède, mais s’est depuis plainte d’un « manque de progrès ».
« Il s’agit d’une affaire banale. Elle concerne un citoyen turc qui a été condamné pour des délits de fraude en Turquie en 2013 et 2016 », a annoncé le ministre suédois de la Justice, Morgan Johansson.
Et de poursuivre : « La Cour suprême, poursuit-elle, a examiné l’affaire comme d’habitude et a conclu qu’il n’y avait pas d’obstacles à l’extradition ».
Okan K., aujourd’hui âgé de 35 ans, condamné par un tribunal turc à 14 ans de prison pour des fraudes bancaires en 2013 et 2016.
Comme le rapporte la station de radio suédoise SVT, Orhana K. nie cependant le crime et affirme avoir été condamné en raison de sa conversion au christianisme et de son refus de faire son service militaire.
Okan K. a demandé l’asile en Suède en 2011, sa demande a été rejetée. En 2014, il a obtenu le statut de réfugié en Italie et est en détention en Suède depuis décembre 2021. Selon le ministère suédois de la Justice, la Turquie avait déjà demandé son extradition en 2021 – bien avant que la Suède ne demande à rejoindre l’OTAN.
La Turquie, alliée de l’OTAN, n’a renoncé à son veto à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance militaire occidentale qu’en juin, après des semaines de négociations tendues. Le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan, accusait les deux pays nordiques d’abriter des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des adeptes du prédicateur islamique Fethullah Gülen.