Le Parti démocratique des peuples (HDP) lance une campagne de lettres à envoyer aux prisonniers politiques qu’il considère, écrit-il, comme les otages du pouvoir en place en Turquie, celui du président-dictateur R.T. Erdoğan.

“Plus de 10 000 personnes HDP ont été emprisonnées depuis 2016 et plus de 4 000 sont toujours derrière les barreaux. En tant que HDP, nous disons que nos amis ne sont pas des prisonniers, mais des otages politiques. Malgré les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, le régime Erdoğan les maintient en prison. Nos co-présidents municipaux, parlementaires, administrateurs, conseillers, membres de l’organisation de jeunesse et tous les autres membres sont retenus captifs non pas parce qu’ils commettent des crimes, mais parce qu’ils organisent une société fondée sur la liberté démocratique, écologique et l’égalité homme/femme en Turquie. C’est pourquoi nous lançons une campagne pour montrer notre solidarité avec eux, nos camarades, nos amis. Pour montrer aussi notre détermination; Nous disons à R.T. Erdoğan que les murs de ses prisons n’arrêteront pas nos aspirations à la Liberté“. 

Le HDP n’oublie pas qu’en plus des 4000 membres du HDP, il y a des milliers d’autres prisonniers politiques, journalistes, avocats, jeunes, étudiants, écrivains, artistes, universitaires, défenseurs des droits des femmes, Le régime, en emprisonnant à tout va, créé un climat de peur au sein de toute la société.

Une lettre est une visite inopinée (Nietzsche)

Le HDP publie une liste de quarante détenu-e-s (20 hommes et autant de femmes), ayant un mandat électif, parmi les plus de 4 000 membres du HDP emprisonnés et invite tout lecteur à leur adresser un courrier :

 “Vos lettres apporteront une contribution significative. Que vous soyez parlementaire, maire, représentant d’un parti politique, universitaire ou simple citoyen croyant en la liberté, écrivez une lettre pour montrer votre solidarité avec les prisonniers. Montrez votre soutien et votre solidarité pour une Turquie démocratique, où nous espérons nous retrouver tous un jour”.

Cette campagne va donner l’ampleur espérée à celle initiée en mai 2021 par les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) et partagée avec les Amitiés kurdes de Lyon Rhône-Alpes (AKL), l’Association iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) et l’Association de Solidarité France-Kurdistan (FK). L’agence de presse kurde, l’ANF, avait apporté son soutien Campagne ‘Que puis-je faire pour les Kurdes ?’ lancée par des associations françaises – Amitiés kurdes de Bretagne (akb.bzh) ainsi que Remzi Kartal, co-président du Kongra-Gel Pour Remzi Kartal, “sans la libération d’Öcalan, aucune négociation de paix n’est possible” – Amitiés kurdes de Bretagne (akb.bzh), lors de l’entretien qu’il accorda aux AKB le 25 novembre dernier : 

“l’importance de ces correspondances pour toute personne privée de liberté est inimaginable pour ceux qui n’ont pas vécu cette situation”.

A maintes reprises nous avons écrit, en réponse à la question “que puis-je faire moi, tout seul?”, que l’envoi de cartes postales était un geste humanitaire envers les détenus et qu’il deviendra un geste hautement politique quand il sera repris massivement par tout un chacun, citoyen, élu, responsable associatif, syndical, politique. Avec l’appel du HDP, nous pouvons écrire aujourd’hui que l’opération est en ordre de bataille.

P.J. liste de détenu-e-s du HDP à laquelle il convient d’ajouter :
Hülya Alökmen Uyanık, Elazığ Kadın Kapalı Cezaevi, D-10, Koğuşu Elazığ, Turquie

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André Metayer
André Métayer, a "découvert" les Kurdes en 1994 : "ce fut un véritable choc". Il revint du Kurdistan "Un pays qui n'existe pas mais les Kurdes, eux, existent, je les ai rencontrés" et depuis il ne les a pas quittés. Militant infatigable quand il s'agit de défendre la cause kurde, il a créé il y a plus de vingt ans, la "Délégation rennaise Kurdistan" qui devint les "Amitiés kurdes de Bretagne" dont il reste le "président fondateur". Il a été, lors d'une cérémonie en mai 2010, honoré par le Congrès national du Kurdistan (K.N.K) : "Your solidarity and friendship is our strength. Thank you André Métayer".

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