Des forces de sécurité attaquent la télévision NRT et suspendent les émissions 

Nous publions ici le communiqué de la télévision NRT, basé au sud-Kurdistan (Irak):

“Le 19 décembre à 7h du soir, plus de 100 membres des forces de sécurité de Suleimanye (Asayish) ont pris d’assaut le bâtiment principal abritant les chaînes de télévision NRT sans autorisation légale. Le bâtiment abrite NRT TV en kurde et en arabe et NRT2. Après avoir humilié nos employés et journalistes, ils ont cassé le matériel de production. D’autres équipements ont été saisis. Les émissions ont été suspendues.

Cette action des forces de sécurité n’a non seulement aucune base légale, mais c’est aussi une menace sérieuse contre la liberté d’expression en Irak et dans la région du Kurdistan. Ce n’est pas la première fois que les chaînes de la télévision NRT sont menacées. NRT est la seule chaîne d’information indépendante en Irak et dans la région du Kurdistan.

L’attaque contre la télévision NRT a eu lieu juste après l’arrestation à l’aéroport de Suleimanye de Shaswar Abdulwahid, l’ancien propriétaire de NRT TV. Son sort est inconnu à ce jour. Les forces de sécurité ont aussi arrêté Awat Ali, le directeur de Nalia Media Institution. Il a ensuite été libéré sans explications.

Au nom de Nalia Media Institution, nous vous demandons d’utiliser vos contacts diplomatiques afin de mettre la pression sur les forces de sécurité et leur commanditaires pour arrêter immédiatement les actions illégales contre les médias indépendants. Ce sont des actes contraires aux droits de l’homme et la liberté de la presse. Nous rendons les Autorités kurdes responsables de toutes ces attaques contre les institutions de la presse, du kidnapping Shaswar Abdulwahid, de la mort de plusieurs manifestants pacifiques et des presque 100 autres blessés. Les Autorités kurdes ne croient pas aux droits démocratiques de base. Le transfert pacifique des pouvoirs et la loi ont été bafoués.

Nous faisons appel à la communauté internationale et aux gouvernements des Etats-Unis, de l’Union européenne et aux Nations Unies, ainsi qu’au gouvernement irakien pour qu’ils interviennent immédiatement avant que la situation ne dégénère davantage. Nous n’avons pas confiance dans l’Autorité kurde et nous ne reconnaissons aucune légitimité aux poursuites légales menées à ce sujet par le gouvernement de la région.

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