Déclaration du TJA concernant les opérations de police visant les femmes

Vendredi, le Mouvement des Femmes Libres (Tevgera Jinên Azad) a publié un communiqué sur les opérations menées contre les organisations et militantes kurdes.

La déclaration est la suivante : « Le 22 mai 2020, les forces d’opérations spéciales turques ont arrêté des militantes du TJA et des membres et des dirigeantes de l’Association des femmes Rosa et ont pris d’assaut leurs maisons après minuit. Les forces d’opérations spéciales ont imposé une ordonnance de confidentialité de 24 heures sur l’affaire. Ils ont fait une descente dans le bureau de l’association des femmes Rosa et ont confisqué leurs documents officiels en l’absence de leurs avocats. L’Association des femmes Rosa a été créée après la fermeture de toutes les organisations de femmes à Amed par des décrets gouvernementaux en 2016 et elle est la seule organisation de femmes engagée dans un travail de soutien et qui mène une lutte active contre la violence à l’égard des femmes. »

Le communiqué souligne que les avocats présents lors des auditions des procureurs ont informé que des questions avaient été posées aux femmes détenues telles que « Pourquoi avez-vous organisé le rassemblement du 8 mars? Quel était votre objectif ? », « Pourquoi avez-vous fait des déclarations à la presse sur le remplacement des maires par des administrateurs nommés par le gouvernement ? », « Pourquoi avez-vous soutenu les activités des Mères pour la paix (ou Mères du samedi) pour faire pression sur l’État pour qu’il accepte les demandes humanitaires des grévistes de la faim ? ». 

Le TJA a déclaré : « Nos amies ont même été invitées à répondre aux raisons pour lesquelles les organisations et associations de femmes se soutiennent mutuellement. Elles ont été confrontées à la question suivante : « Quelle est la relation entre le TJA et l’Association des Femmes Rosa ? Pourquoi se soutiennent-elles entre elles?

Le droit et la liberté des femmes à une organisation indépendante sont considérés comme une question incriminante. Toutes les utilisations du droit à la liberté d’expression en faveur de la liberté des femmes sont traitées comme des preuves incriminantes. ».

Ces attaques, a ajouté la déclaration de la TJA, « montrent que le gouvernement AKP-MHP a l’intention de continuer sa politique misogyne, militariste, raciste, sexiste et moniste en exploitant la religion. Le fait d’être une femme, d’être Kurde, de vivre dans la géographie kurde se traduit par une multiplication par trois des attaques. Le TJA fait face à une attaque parce qu’elle s’oppose au parquet pour le projet de loi qui consiste à pardonner les mariages d’enfants, ainsi que les violeurs qui acceptent d’épouser l’enfant».

La déclaration s’est terminée par les remarques suivantes : « En tant que TJA, notre réponse à la question sur notre objectif d’organiser le rassemblement du 8 mars est collective. Nous organisons le 8 mars contre le massacre et le féminicide des femmes, contre le viol et les abus sexuels, contre l’inégalité entre les sexes, contre le fait d’être forcé à se marier en étant mineure, contre la maltraitance des enfants, le religionisme, le racisme, le sexisme, contre les administrateurs nommés par l’État qui violent le droit des femmes d’élire et d’être élues, contre l’isolement, la guerre, l’exploitation au travail et le patriarcat. Si cela est un crime, alors nous commettons tous ce crime. Nous invitons tout le monde à défendre TJA. »

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