Çiçek Kobanê : « On m'a tiré dessus deux fois après mon enlèvement »

Le procès de la combattante kurde Çiçek Kobanê, enlevée au Rojava et emprisonnée en Turquie, s’est poursuivi mardi, à Urfa. Durant l’audience, la jeune femme a déclaré avoir reçu deux balles dans la jambe après son enlèvement par des mercenaires djihadistes pro-turcs.

Le procès contre la prisonnière de guerre Çiçek Kobanê (nom civil : Dozgin Temo) s’est poursuivi, mardi 28 juillet, devant la 5e Cour d’assise d’Urfa. La combattante des YPJ (Unités de protection des femmes) est accusée d’atteinte à l’unité et l’intégrité de l’Etat (turc), d’appartenance à une organisation terroriste armée et de tentatives délibérées de meurtre.

Çiçek Kobanê avait été enlevée en octobre dernier à Aïn Issa, dans le nord de la Syrie, par la milice djihadiste Ahrar al-Sham qui fait partie de l “Armée nationale syrienne” (ANS), une formation mise en place par la Turquie pour servir d’appui à ses opérations d’invasion au nord de la Syrie. Après son enlèvement, la jeune femme a été emmenée de l’autre côté de la frontière, en Turquie. Depuis lors, elle est détenue dans une prison de haute sécurité à Urfa.

Devant le tribunal, Çiçek Kobanê a de nouveau rejeté les accusations portées contre elle. Elle a réitéré la déclaration faite au début du procès, à savoir qu’au moment de son enlèvement dans le nord de la Syrie, elle ne participait pas à une opération armée, mais à une action humanitaire envers la population civile. Abordant, pour la première fois depuis le début de son procès, les circonstances dans lesquelles elle avait été blessée, elle a déclaré que les mercenaires lui avaient tiré deux balles dans la jambe après l’avoir kidnappée. Avant son transfert au centre de détention d’Urfa, Kobanê a subi une intervention chirurgicale. Depuis, la jeune femme est incapable de se lever et de se déplacer seule.

Hidayet Enmek, avocat de Çiçek Kobanê, a relevé, quant à lui, l’absence totale de preuves dans le dossier. L’avocat a par ailleurs critiqué l’absence d’informations sur les circonstances de l’« arrestation » de sa cliente. « L’acte d’accusation n’indique pas non plus de quelle manière elle a été blessée », a déclaré M. Enmek.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, juste après l’enlèvement de la combattante, montraient des mercenaires djihadistes crier « À l’abattoir » en désignant la captive.

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