Le parti de E. Macron, La République En Marche, n’en finit plus de montrer des signes de rapprochement envers la communauté turque pro-AKP en France. Après Brigitte Macron qui pose dans les locaux d’une association franco-turque nationaliste à Aulnay sous Bois, Yves Blein, candidat LREM aux élections municipales à Vénissieux, a décidé de fusionner sa liste avec celle de Yalcin Ayvali, dont le quotidien local Le Progrès rappelle qu’il s’était présenté aux dernières élections législatives comme candidat du Parti Egalité Justice (PEJ), considéré comme une officine de l’AKP en France créé afin de faire pression sur la vie politique française et défendre les intérêts du gouvernement Erdogan1. Mr Ayvali, qui par ailleurs a déclaré ne plus appartenir à ce parti et se présenter sans étiquette, ne cache pas son soutien à Erdogan et à sa politique islamo-nationaliste, notamment sur les réseaux sociaux. Il s’affichait notamment en juillet 2019, comme le montre @Yollar9 sur Twitter,  avec « Ahmet Çetin ex candidat PEJ, loup gris pro-Erdogan, admirateur du mafieux trafiquant d’héroïne et tueur d’opposants Catli ». 

Un choix d’alliance que Mr Blein déclare dans les médias assumer complètement, au nom de la lutte contre la gauche. Ayant récolté 21% des voix au premier tour, il compte sur 5% de Mr Ayvali pour l’emporter face à Mme Michèle Picard, candidate communiste. Il semblerait que l’arrestation récente des députés HDP Leyla Güven et Musa Farisogullari, dernier événement d’une trop longue série de limogeages d’élus, d’arrestations, de tortures, dans la continuité de la répression qui frappe les voix progressistes s’élevant contre le régime de l’AKP en Turquie, n’ait guère ému le candidat LREM.

S’alliant avec l’extrême droite nationaliste turque à Vénissieux, et l’extrême droite française à Perpignan sous prétexte de gagner contre la gauche, la dérive de LREM est désormais assumée, et le silence des autres élu.e.s du parti semble cautionner cette nouvelle ligne politique. Alors qu’au 2e tour des dernières élections présidentielles, le parti faisait appel à un vote barrage contre l’extrême droite, l’hypocrisie est désormais flagrante et sa stratégie est claire : tout est bon pour gagner le pouvoir, y compris les pires abandons idéologiques. Comment s’étonner ensuite du peu de soutien du gouvernement Macron envers les forces progressistes en Turquie, et au modèle de gouvernance démocratique mis en place au nord de la Syrie par l’Administration Autonome multiculturelle, que la Turquie rêve d’écraser ?

Par Heval Mamoste 

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