Malgré les murs érigés à la frontière est de la Turquie, des centaines de réfugiés franchissent chaque jour la frontière

Malgré les murs construits à la frontière est de la Turquie, les tours de guet, les avant-postes et les postes de police, des centaines de réfugiés franchissent chaque jour la frontière. Les forces de sécurité turques et les passeurs travaillent ensemble dans le trafic des migrants.

Chassés par la guerre, la misère et l’oppression politique et sociale dans les pays d’Asie centrale et du Moyen-Orient, les migrants arrivent en masse dans les villes kurdes frontalières du nord, comme Van, Iğdır, Doğubayazıt. Durant les mois d’hiver, des centaines de migrants ont péri sur le chemin de l’exil, morts de froid ou écrasés sous des avalanches. Ceux qui parviennent à traverser la frontière sont confrontés à de nouvelles tragédies en devenant la proie des passeurs.

Avec le printemps, la migration augmente à Van et dans d’autres villes  kurdes frontalières. Le gouvernement turc a construit un mur d’un kilomètre de long entre Iğdır-Ağrı, Ağrı-Van et Van-Hakkari. La population locale dénonce une politique visant à renforcer la division du Kurdistan, et empêcher toute communication entre les Kurdes de part et d’autre de la frontière.

Cependant, malgré les murs, les tours de guet, les avant-postes et les postes de police, des centaines de réfugiés traversent la frontière chaque jour, ceci grâce à la coopération des forces turques avec les réseaux de passeurs.

Le trafic de migrants est devenue une entreprise fructueuse dans les villes kurdes de Van, Ağrı et Iğdır. Les passeurs prolifèrent dans les districts de Çaldıran et Muradiye à Van. Les militaires turcs postés aux frontières profitent également de cette activité.

L’agence de presse Firat News (ANF) a recueilli le témoignage d’un passeur qui a parlé sous couvert d’anonymat: « Presque tous les jours, des gens de nombreuses villes de Turquie viennent à Çaldıran. Nous savons tous que ce sont des passeurs. La plupart d’entre eux viennent de la mer Noire et des villes d’Anatolie centrale. Ils bénéficient de la coopération des soldats. Certains passeurs nous le disent sans hésitation. Ces personnes ont des contacts avec les soldats en poste dans le district. Le trafic de migrants est devenu une affaire lucrative à Çaldıran. L’État le sait aussi, mais n’intervient pas. Il y a beaucoup d’argent qui circule. C’est pourquoi les passeurs et les soldats travaillent ensemble. »

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