le 14 septembre 2017 à Kirkouk en Irak-AFP / Marwan IBRAHIM

Les responsables kurdes affirment toutefois qu’une victoire du “oui” au référendum n’entraînera pas aussitôt l’annonce de l’indépendance mais leur permettra de lancer, en position de force, de nouvelles négociations avec Bagdad.

‘Voisins avec Bagdad’ 

L’envoyé américain auprès de la coalition antijihadistes en Irak, Brett McGurk, a indiqué jeudi lors d’une conférence de presse avoir “remis (au président du Kurdistan irakien Massoud) Barzani le projet qu’il souhaite comme alternative au référendum”.

Ce dernier a affirmé qu’il y répondrait “rapidement”, selon un communiqué de son bureau.

“Mais s’ils demandent un report (du référendum) sans (proposer une) alternative forte, il n’y aura pas de report”, a prévenu M. Barzani.

L’objectif désormais, a-t-il dit, est d’être “voisins avec Bagdad”.

Dans le Kurdistan irakien, région bénéficiant depuis 1991 d’une autonomie qui s’est élargie au fil des ans, le Parlement local, bien qu’il n’ait pas siégé depuis plus de deux ans, tiendra vendredi une session pour donner “un cadre légal” à ce référendum, selon son porte-parole Tariq Jawhar.

A mesure qu’approche le rendez-vous électoral du 25 septembre, le bras de fer entre Bagdad et Erbil ne cesse de s’accentuer, à coup de votes contestés et de rumeurs de plus en plus persistantes sur de possibles violences à venir.

La question des zones disputées, comme Kirkouk, est en effet particulièrement sensible en Irak et le référendum pourrait faire exploser la situation.

Dans cette province par exemple, il se dit de plus en plus que les différentes communautés sont en train de s’approvisionner en armes.

De nombreuses forces armées paramilitaires se sont installées un peu partout dans le pays à la faveur de la déroute du groupe Etat islamique (EI). Ainsi, dans la ville même de Kirkouk, chef-lieu de la province éponyme, les combattants kurdes ont pris le contrôle de la sécurité tandis que des unités paramilitaires chiites se sont déployées aux alentours.

‘Guerre civile’ 

Hadi al-Ameri, chef de l’organisation Badr, puissant groupe paramilitaire irakien soutenu par Téhéran, a violemment dénoncé récemment les ambitions séparatistes des Kurdes susceptibles selon lui d’ouvrir la porte aux velléités des sunnites ou d’autres minorités.

“Une partition mènera à la guerre civile”, a lancé lors d’un discours cet influent commandant chiite.

“Nous n’allons pas tomber d’accord sur les frontières entre Arabes et Kurdes, nous n’avons pas d’autre choix que de protéger l’unité de l’Irak, sa souveraineté, son honneur et son indépendance”, a-t-il martelé.

Les voisins de l’Irak, Téhéran et Ankara en tête, appellent toujours à annuler cette consultation.

Jeudi, la Turquie a averti que la tenue du référendum “aura un prix”, une opposition susceptible de compromettre la viabilité d’un éventuel Etat kurde car le Kurdistan irakien tire l’essentiel de ses recettes de l’exportation de pétrole via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.

Washington et de nombreux pays occidentaux appellent aussi à repousser ou annuler le référendum, estimant qu’il entravera la lutte contre l’EI, qui tient encore deux bastions en Irak.

Quant aux 5,5 millions de Kurdes irakiens appelés à se prononcer sur l’indépendance, ils sont eux-mêmes divisés sur la question du calendrier du vote.

Source : AFP

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