La femme politique kurde Hevrîn Khalaf figure en 4ème position des « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan », une campagne du TJK-E.
Hevrîn Khalaf, femme politique kurde assassinée par des mercenaires pro-turcs, au nord de la Syrie, le 12 octobre 2019

La femme politique kurde Hevrîn Khalaf, assassinée le 12 octobre 2019 par des mercenaires pro-turcs au nord de la Syrie, figure en 4ème position des « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan », une campagne lancée par le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) à l’occasion de la journée internationale des violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier.

L’objectif de la campagne, telle que présentée par le TJK-E, est de recueillir 100 000 signatures jusqu’au 8 mars, mais aussi de « partager des histoires de femmes assassinées, d’agir et de créer des alliances contre le féminicide et le fascisme. » L’organisation des femmes kurdes se propose ainsi d’être « la voix des femmes assassinées face au dictateur qui ne cesse de commettre des massacres chaque jour. »

Sur le site internet dédié à la campagne, sont recensés 100 des crimes commis par le régime d’Erdogan à l’encontre des femmes. Nous publions ici le quatrième article consacré à Hevrîn Khalaf, responsable politique kurde torturée et exécutée par un groupe de mercenaires soutenus par la Turquie, au nord de la Syrie.

Son engagement visait le changement social dans le pays. Tout ce qu’elle voulait, c’était un avenir pour son peuple. Une femme forte, qui savait ce qu’elle voulait et qui a certainement suivi sa propre voie jusqu’à ce qu’elle devienne une épine dans le pied du gouvernement turc…

Née le 15 novembre 1984 à Dêrik (al-Malikiyah), au nord-est de la Syrie, Hevrin Khalaf est issue d’une famille engagée de longue date dans le mouvement de libération kurde. Après l’obtention en 2009 d’un diplôme de génie civil à l’université d’Alep, elle s’engage dans la vie politique. Elle s’investit par ailleurs dans les institutions humanitaires. Le 8 mars 2018, elle est élue secrétaire générale du Parti de la Syrie future.

Hevrin travaillait pour une Syrie démocratique, pluraliste et décentralisée et cherchait à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et à garantir les droits et la liberté de toutes les femmes.

Le 12 octobre 2019, peu après l’invasion de Girê Spî (Tall Abyad) et Serêkaniyê (Ras al-Aïn) par l’armée turque, la jeune femme qui avait alors 34 ans est exécutée avec son chauffeur par des membres d’une milice djihadiste affiliée à la Turquie. Son véhicule est arrêté par les mercenaires sur la route M4, entre les villes de Qamishlo et Manbij, au nord de la Syrie. Elle est alors traînée hors de la voiture et torturée, avant d’être assassinée.

Selon le rapport d’autopsie, son corps présentait de nombreuses blessures, dont plusieurs par balle, ainsi que des fractures aux jambes, au visage et au crâne. Son cuir chevelu était partiellement arraché, ce qui indiquait qu’on l’avait tirée par les cheveux.

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