Le président turc ReccepTayyip Erdogan durant un meeting de son parti, l'AKP, au pouvoir, à Istanbul, le 20 août 2017.-REUTERS/Murad Sezer

Le président turc Reccep Tayyip Erdogan agite la menace d’une opération conjointe avec l’Iran contre des mouvements kurdes dans la région. Le sujet a été évoqué ces derniers jours lors de la visite en Turquie du chef d’état-major iranien. Les récents soubresauts au Moyen-Orient ont remis en avant la question kurde, un peuple présent en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak. Le chef d’état-major de l’armée iranienne, qui s’est rendu à la mi-août en Turquie, a confirmé, après les déclarations d’Erdogan, que de bons accords avaient été trouvé entre les deux pays contre les groupes kurdes.

La Turquie et l’Iran s’opposent au référendum d’indépendance annoncé pour le 25 septembre 2017 au Kurdistan irakien.

Cette région dispose déjà d’une large autonomie et les Kurdes irakiens ont su établir de bonnes relations avec Ankara comme avec Téhéran mais, en Turquie et en Iran, on redoute l’onde de choc régionale de ce référendum.

La Turquie est en conflit sur son sol avec la guérilla kurde du PKK. Ce mouvement possède une branche en Iran, le PJAK. Et des combattants de ces deux organisations disposent de bases-arrières au Kurdistan irakien. Désormais, le président turc Erdogan n’hésite pas à parler « d’opération conjointe » que son pays mènerait avec l’Iran contre les organisations kurdes qualifiées de « terroristes » par Ankara.

Même tonalité à Téhéran, rapporte notre correspondant à Téhéran Siavosh Ghazi. Après les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan sur une possible opération conjointe, le chef d’état-major de l’armée iranienne, qui s’est rendu à la mi-août en Turquie, a confirmé que de bons accords avaient été trouvé entre les deux pays contre les groupes kurdes.

C’est un rapprochement inattendu entre les deux pays. Le général Mohammad Bagheri a annoncé que son homologue turc allait se rendre prochainement en Iran pour finaliser les discussions entre les deux pays sur la question kurde.

Il a également affirmé que l’Iran soutenait les actions de la Turquie, notamment la construction d’un mur entre les deux pays pour lutter contre le trafic, d’armes et de la drogue mais aussi le passage des rebelles de part et d’autre de la frontière.
Tout comme la Turquie, l’Iran a également multiplié les mises en garde contre l’organisation d’un référendum au Kurdistan irakien. L’Iran et la Turquie sont totalement d’accord pour s’opposer à la tenue d’un référendum au Kurdistan irakien et un changement des frontières dans la région, a déclaré le général Bagheri.

« Tout changement géographique, en tenant compte des différends qui existent entre les Kurdes et le gouvernement central irakien à propos de Kirkouk et d’autres régions, peut provoquer des tensions et des affrontements à l’intérieur de l’Irak », a-t-il dit.

Il a ajouté que l’insécurité pourrait ensuite se propager en Iran et en Turquie, ce qui est « inacceptable ».

Cette fermeté soudaine s’explique aussi par la situation en Syrie. Ces dernières années, la guerre dans ce pays a permis aux Kurdes syriens de prendre le contrôle de régions entières et de s’affirmer comme des acteurs essentiels dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Une montée en puissance qui préoccupe les Etats de la région confrontés aux velléités d’autonomie de leurs populations kurdes.

Source : RFI

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