De la fumée au-desssus de Bughayliyah, près de Deir Ezzor, lors des combats des forces syriennes contre les jihadistes de l'EI, le 13 septembre 2017-AFP/Archives / George OURFALIAN

Quatorze personnes dont des enfants ont été tuées dans des frappes russes dans l’est de la Syrie, dernier drame en date impliquant des civils fuyant les violences dans le pays en guerre, a indiqué vendredi une ONG.

Les civils ont péri dans la nuit dans la province de Deir Ezzor, où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) est la cible de deux offensives distinctes, l’une menée par le régime syrien avec l’appui militaire de la Russie et l’autre par une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis.

Cette province était la dernière encore aux mains de l’EI en Syrie. Mais après le lancement des deux offensives, le groupe jihadiste, acculé en outre dans ses autres fiefs, y a perdu de nombreuses régions.

Ces dernières semaines, des dizaines de civils ont été tués dans des raids aériens de la Russie ou de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis dans la région riche en pétrole de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak.

Les 14 civils morts “traversaient le fleuve de l’Euphrate sur des radeaux de fortune”, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), en attribuant les frappes à la Russie.

Ils fuyaient le village de Mahkane, au sud de Mayadine, une ville contrôlée depuis 2014 par l’EI et située à une centaine de km de la frontière irakienne, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les forces prorégime sont actuellement positionnées à cinq km de Mayadine, a indiqué l’agence officielle Sana.

L’aviation russe a intensifié ses raids aériens ces derniers jours, a précisé l’ONG.

Mercredi, 38 civils ont été tués dans des raids russes à Deir Ezzor, selon l’OSDH.

L’armée russe a été plusieurs fois accusée d’avoir fait des victimes civiles dans ses frappes mais elle dément régulièrement, assurant cibler les “terroristes”, en référence aux jihadistes.

Les sources sur lesquelles se basent l’Observatoire identifient les auteurs des frappes en fonction du type d’avion, leur localisation et les munitions utilisées.

L’EI, qui accumule les revers en Syrie et en Irak voisin, contrôle toujours plus de la moitié de la province de Deir Ezzor: les villes de Mayadine et Boukamal, les quartiers-Est de la capitale provinciale éponyme, des régions dans l’est et le sud de la province ainsi que de vastes zones désertiques.

L’organisation ultraradicale a perdu une grande partie des vastes régions conquises en Irak et en Syrie en 2014. Elle vient de perdre Hawija, le dernier grand centre urbain qu’elle contrôlait encore en Irak.

Outre l’offensive du régime syrien, une opération de l’alliance antijihadistes des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenue par Washington est en cours pour déloger les jihadistes de l’est de la province de Deir Ezzor.

Les FDS tentent en outre de chasser les derniers jihadistes de Raqa, l’ex-“capitale” de facto de l’EI en Syrie.

Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit “préoccupé” par les centaines de civils tués en Syrie, soulignant que le pays connaissait son “plus fort pic” de violences depuis la bataille d’Alep en 2016.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Source : AFP

Laisser un commentaire