A l’approche du cinquième anniversaire du triple assassinat, par le MIT (services secrets turcs)  à Paris, le 9 janvier 2013, des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbin) et Leyla Saylemez, une conférence de presse est organisée, vendredi 5 janvier, 10h30, au Rody (41 Rue Descartes, 75005 Paris) avec la participation de Nursel Kilic, représentante du Mouvement des Femmes Kurdes en Europe, Nils Andersson, écrivain et ancien éditeur, Sylvie Jan, représentante de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK), et Me Antoine Comte, Avocat des familles des trois militantes kurdes. On y attend des révélations accablantes pour le pouvoir turc.

La grande marche « Vérité et Justice » va rassembler, samedi prochain, des dizaines de milliers de manifestants pour rendre hommage aux trois femmes et rappeler à la France son devoir de faire toute la lumière sur ce crime terroriste dont les commanditaires sont pourtant connus de tous.

Une plaque commémorative sera dévoilée, mardi 9 janvier, sur les lieux même du crime, 147, rue Lafayette. Cet hommage aux trois victimes est celui de la Ville de Paris mais on attend toujours le moindre geste du gouvernement français, ne serait-ce qu’un geste de compassion envers les familles des victimes. Bien au contraire, tout a été fait pour empêcher la justice de poursuivre les commanditaires de ce triple assassinat politique.

Au même moment,  on apprend que le président Recep Tayyip Erdoğan sera à Paris (et qu’) rencontrera Emmanuel Macron pour discuter des relations bilatérales entre la France et la Turquie, selon les mots du leader turc”.

Bon appétit Messieurs

Parallèlement, l’Elysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron abordera avec son homologue turc la question des droits de l’Homme, et donne cette précision sur la journée du 5 janvier : “13H00 : entretien suivi d’un déjeuner en l’honneur de M. Recep Tayyip Erdoğan, Président de la République de Turquie“. Bien entendu, nous ne sommes pas pour la rupture des relations diplomatiques avec la Turquie, mais pas prêts non plus à avaler des couleuvres. Le 11 décembre dernier, Joël Dutto, au nom de la coordination nationale “Solidarité Kurdistan”  écrivait au Président de la République :

“Si la question d’une rupture de nos relations avec la Turquie n’est pas une option, nous sommes convaincus, cependant,  que notre pays ne peut continuer à ignorer les conséquences de la politique actuelle du Président Recep Tayyip Erdoğan pour les différentes composantes de la société turque et les conséquences dramatiques sur la démocratie. Nous sommes convaincus  que la France ne peut  continuer à fermer les yeux sur cette conception autocratique de la gouvernance pratiquée par le Président Recep Tayyip Erdoğan qui non seulement viole en permanence les règles d’un Etat de droit et celles de  la démocratie locale, mais qui entend aussi sévir en Europe où des agents (du MIT pour ne pas le nommer) sont chargés d’espionner et d’éliminer ses opposants. Nous en ressentons douloureusement les effets avec l’assassinat, le 9 janvier 2013, de trois de nos amies, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez, froidement exécutées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, situés au 147 rue La Fayette, à Paris, sans qu’aucun geste de compassion de la France ne vienne, pour autant, atténuer la  peine des familles des victimes,  ni entendre la colère  de la communauté kurde“.

Nous attendons du Président de la République qu’il fasse preuve de fermeté face à un interlocuteur qui ne connait que le rapport de force. Lui parlera-t-il de Rojbin?

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