Sur, district de Diyarbakir.

Meryem Özgezer est une habitante de la ville de Sur qui refuse de quitter sa maison suite à la destruction de la ville par l’armée turque. 

La destruction débutée à Sur dans les rues de Alipaşa ve Lalebey sous le nom de « nationalisation urgente et transformation urbaine » se poursuit. Les pelleteuses, tracteurs, camions ont emporté avec eu une partie de l’histoire de la ville. Les hôtels et boutiques prennent désormais place au centre-ville.

Connu comme la tante de la ville Meryem Özgezer résiste seule dans sa rue à ces destructions : « je n’ai pas d’électricité ni d’eau mais j’ai de l’espoir ». Propriétaire d’une petite papeterie, Meryem Özgezer a des difficultés financières depuis la fermeture des écoles à Sur. Après avoir souligné que le peuple de Sur a vécu des pertes humaines et financières, elle ajoute que sans alternatif, la population est forcée à migrer : « ils nous ont tout pris sauf l’espoir. Nous continuerons à fleurir juste pour leur faire face. Selon certaines personnes, nous restons ici parce que nous n’avons pas le choix, pas d’autre solution. Qu’ils sachent que nous ne quitterons jamais ces terres. Ces destructions ont lieu depuis 7 mois, mais je vie seule, dans cette maison, dans cette rue depuis 2 mois. Je suis la seule personne parmi ces débris mais je n’abandonnerai pas la résistance. »

Chaque jour témoin de la destruction d’une maison différente Meryem Özgezer est décidée à ne pas quitter la ville. La seule maison qui n’a pas été détruire est celle des Özgezer. « On voit toujours ceux qui résistent. Je n’attends plus de solidarité de la part de quiconque. Avant même le début de la destruction nous avons envoyé nos plaintes, nos requêtes, nos appels. Après quelques visites et déclarations, Sur a été oublié. Il n’y a que ses habitants qui pourront l’a sauver. Si nous ne résistons pas, il n’y aura plus de ville au nom de Sur.»

Victime des menaces de la police, Özgezer répète qu’elle n’a nulle part où aller. « Si je sors d’ici je n’aurai plus aucun espoir. S’ils me sortent d’ici j’irai dans une cave qui n’est plus utilisée juste en haut de chez moi. Je ne quitterai jamais cette ville. Je ne laisserai jamais Sur. Sur n’est pas vouée à l’abandon. »

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