A Paris 8, le portrait de la combattante internationaliste Anna Campbell a été érigé en mémoire de son sacrifice face à l’armée turque dans la bataille d’Afrin. Des motions de soutien aux peuples et à la révolution du Rojava fleurissent dans plusieurs universités. Des graffitis en soutien à la lutte d’Afrin et à la révolution du Rojava se dessinent jours après jours dans les lieux de lutte universitaire. Mais qui sont-ils ? Rojinfo est allé à leur rencontre.

Paris 8 en lutte, les Assemblées générales rassemblent des centaines d’étudiants, plus d’un millier nous dit-on. Les étudiants sont en mouvement contre la réforme des universités et la sélection que celle-ci imposera après le bac. Un étudiant de Paris explique pourquoi il a fait le choix d’un soutien critique : « Il se passe des choses intéressantes au Rojava. De nouvelles subjectivités, qui répondent aux préoccupations de notre temps comme l’écologie et le féminisme sont au cœur de la lutte là-bas. La mobilisation à Paris 8 dépasse le cadre universitaire. » Pour lui, cela fait partie d’une lutte contre « l’économie politique en général ». Les événements d’Afrin ont incarné la volonté « d’écraser ce qui semble naître, écraser un autre possible ». Il espère que le « soutien ira au-delà des mots, que le soutien débordera le cadre universitaire ». Il espère avoir plus de renseignements « sur les besoins des gens là-bas pour pouvoir les aider ». Pour finir, il conclue « une lutte commune contre ce monde-là, le Rojava c’est une lutte contre cet état des choses, contre l’arbitraire. »

A Tolbiac, une forte mobilisation est en cours avec toujours des centaines d’étudiants mobilisés et de grandes assemblée générales. Camil de la commune de Tolbiac, qui réunit les occupants qui ont depuis été expulsés de l’université par les CRS, nous explique : « on a voté une motion dans l’assemblée générale qui dit qu’on donne notre plein soutien à la lutte du peuple kurde et au projet politique du PYD en Syrie du nord. » La motion a été adoptée grâce à la mobilisation d’étudiants et d’occupants, notamment dans le cadre de discussions informelles dans des lieux spécialement créés à Tolbiac pendant l’occupation. Dans la foulée, des « amphithéâtres ont été renommées comme l’amphi « PKK » à côté de l’amphi « joie et lutte armée » Suite à la création de la commune libre de Tolbiac, plusieurs universités ont créé leur propre commune. Camil nous confie que c’est une organisation « semblable au Rojava ». D’ailleurs, l’invasion turque a beaucoup affecté les personnes mobilisées, « Afrin, c’est un Massacre, c’est une horreur, je n’ai pas de mots pour décrire ce qui se passe là-bas c’est l’État fasciste à l’état pure ». Car, pour lui, c’est comme s’attaquer à la « création d’un espace d’autonomie en autogestion comme le nôtre ». La commune de Tolbiac a organisé une collecte pour financer les soins au Rojava, alertée par les gros problèmes d’accès aux soins, notamment pour les blessés. Mais le mouvement commence à donner des idées en France, comme le dit Camil : « Dans le cadre de l’université ouverte, on a fait plusieurs conférences sur ce qui se passe au Kurdistan, notamment sur la jinéologie. Suite à cette conférence, il y a eu une AG non-mixte qui a abouti aujourd’hui à une AG non-mixte inter-fac dans un contexte où on a beaucoup de problèmes de virilisme et de sexisme. »

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