Libérée le 25 janvier, la Députée HDP Leyla Güven, en grève de la faim depuis 82 jours, a fait sa première déclaration depuis sa sortie de prison. Elle avait entamé une grève de la faim le 7 novembre dans la prison de Diyarbakir pour demander la levée de l’isolement imposé au leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan. Depuis sa libération, Leyla Güven poursuit son action chez elle.

Voici le contenu de son message envoyé hier via le Parti démocratique des Peuples (HDP) :

C’était vraiment difficile pour moi de sortir du cachot d’Amed [Diyarbakır], l’endroit où j’ai commencé la lutte … C’était comme si l’âme du 14 juillet [en référence à la grève de la faim éponyme entamée la 14 juillet 1982 dans la prison n°5 de Diyarbakir par des membres du PKK arrêtés après le coup d’Etat militaire du 12 septembre 1980] imprégnait ces murs. Lorsque j’ai commencé cette résistance, j’ai vraiment ressenti cet esprit. J’ai revisité les expériences et les paroles des amis qui ont vécu cette période.

Je poursuis cette action depuis 81 jours. Je me débrouillais vraiment bien en prison. Mais, depuis hier (26 janvier), j’ai l’impression d’être coupée de cet esprit. J’essaie de me débarrasser de ce sentiment. Rien dans le monde extérieur, que ce soit son air ou son eau, ne me semble naturel, c’est comme si tout était plus naturel à l’intérieur [en prison]. Comme je l’ai dit, c’est un état d’esprit très étrange.

Les activités menées à l’extérieur ont été l’autre pilier de cette lutte. Elles nous ont apporté un soutien moral. Vous avez fait entendre nos revendications, les gens en ont parlé et la résistance s’est répandue partout …

Un journal basé en Allemagne m’a envoyé des questions pour une interview et a demandé: “Votre parti vous protège-t-il et vous soutient-il réellement?”, Et j’ai répondu: “Grâce à mon parti, ma voix peut parvenir jusqu’à vous, en Allemagne”.

Je félicite tous nos efforts et notre engagement. Ce combat, nous devons le mener tous. L’isolement est un crime contre l’humanité. Nous avons essayé de le lever, de le briser à plusieurs reprises, mais en vain. Si cet État fasciste et despotique veut un prix, en tant que femme kurde, je suis disposée à le payer. J’ai fait le premier pas, mais aujourd’hui, ce combat est porté par les prisons.

J’aurais aimé que vous puissiez voir l’esprit, la motivation et la ferveur dans les prisons … Avec cette ferveur, les prisons briseront l’isolement. Personne ne doit en douter.

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