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Les exactions et les crimes de l’armée d’occupation turque et des miliciens à sa solde sont quotidiens dans la région d’Afrin. La communauté internationale, resteindifférente face à ces violations régulières des droits humains élémentaires.L’ensemble des faits évoqués ci-dessous, non-exhaustifs, ne concerne que la semaine écoulée.

Deux frères du clan Imerat ont été enlevés, torturés et assassinés par les factions armées liées àl’armée turque. Selon une source locale, la milice pro-turque Ahrar al-Sham, tristement coutumière du fait, a kidnappé Kassim Ebd Efarim, 23 ans, et son frère ainé Xelef, 25 ans, dansle district d’Afrin.

Ils ont été sauvagement torturés dans un bâtiment fortifié de la région d’Idlib pendant qu’une grande somme d’argent était demandé à leur famille pour qu’ils puissent être libérés.

Selon notre source, les corps des deux frères ont été découverts dans le village de Xirbet al- Coz, proche du point de contrôle de Bab al-Hawa, qui marque la frontière entre les régionsd’Idlib et d’Afrin, toutes deux occupées par la Turquie et les mercenaires qu’elle emploie. Après avoir récupéré les dépouilles, la famille a enterré les deux frères dans le cimetière de Zadiya à Afrin.

L’armée d’invasion turque et ses miliciens supplétifs commettent chaque jour des pillages, desenlèvements, des actes de tortures et des meurtres. L’ensemble de ces agissements, arbitraireset injustifiés, sont autant de crimes de guerres.

Même les plus âgés ne sont pas épargnés par cette violence aveugle, gratuite. Selon des résidentsd’Afrin qui tiennent à conserver leur anonymat pour des raisons évidentes de sécurité, Şahin

Bexdadî, 62 ans et père de huit enfants, a été kidnappé par des miliciens soutenus par la Turquie.Alors qu’il avait déjà été arrêté à plusieurs reprises par le régime syrien et torturé lors de sesdétentions, le sexagénaire a de nouveau du faire face à des tortionnaire, cette fois-ci sponsoriséspar l’État turc.

Comme le suggère de nombreux rapports locaux et internationaux, la cruauté et la barbaries’intensifient à Afrin. L’occupant turc et ses mercenaires peuvent compter dans leur sombrebesogne sur le soutien du Conseil national kurde syrien (ENKS), connu pour sa proximité avecAnkara et son inimité avec l’administration autonome de Syrie du Nord, qu’il n’a jamaisaccepté.

Ebdo Mohammed Tobal a été assassiné à dans le district de Jinderes par le leader de la milice terroriste Jaysh al-Sharqiya. Ce groupe armé agit de manière totalement autonome puisqu’il aégalement enlevé et torturé le président du Conseil local du district de Jinderes, mis en placepar l’envahisseur turc. Il a ensuite été renvoyé chez lui.

Toujours dans le district de Jinderes, à l’ouest de la ville d’Afrin, les forces illégitimes d’occupation ont kidnappé plusieurs civils parmi lesquels Mustafa Hassakeh, Nihad Hassakeh, Khalil Moqdat Osi, Eli Huseyin, Abdo Khalil Abdo et Badr Khalil Halabi. Aucun n’a pour l’heure été relêché et l’on demeure sans nouvelles d’eux. Une situation qui a conduit desdizaines de femmes à manifester à Jinderes pour exiger la libération des personnes détenues.

Un sort comparable à celui de Wehid Eli Mistefa et de son fils, et celui d’Ibrahim Emer, dont les proches restent sans nouvelles après leur enlèvement dans le district de Sherawa, respectivement dans les villages de Xilnêre et de Kibêşinê.

Welid Hesen a lui été relâché après avoir été torturé par les miliciens islamistes soutenus par la Turquie, comme en témoigne la photo ci-dessous.

Les groupes terroristes implantés par la Turquie à Afrin semble s’être lancé dans une course animale effrénée au pillage, à l’enlèvement et au meurtre. Dimanche 22 juillet, la milice Jabhat al-Shamiya a investi le village de Çeqela, dans le district de Shaykh al-Hadid. La localité, qui se trouve à moins de trois kilomètres de la frontière turque, voit 30 de ses habitants être enlevé,dont des femmes et des enfants. 13 d’entre eux ont été relâché deux jours plus tard contre unerançon de 3000 dollars chacun. Les 17 personnes qui sont toujours aux mains des terroristes lesont car leurs familles n’ont pas les ressources financières de payer une telle somme.

Un membre d’une famille où une personne a été enlevée raconte : « les mercenaires de Jahbat al-Shamiya ont débarqué dans notre village le 22 juillet et enlevé deux personnes dans chaque maison. Il y a parmi elle plusieurs jeunes filles. Ils étaient lourdement armés, nous ne pouvionsmême pas discuter avec eux. Ils n’arrêtaient pas de nous insulter. Au total 30 habitants ont été pris et trois heures plus tard, ils ont demandé 3000 dollars pour libérer chaque personneenlevée. Les mercenaires nous ont dit qu’ils tueraient les civils qu’ils détenaient si nous nepayons pas. »

Selon une victime libérée deux jours plus tard, « les miliciens nous ont bandé les yeux. Tout ceque nous avions sur nous, ils nous l’ont pris. Nous ne savons pas où ils nous ont emmené. L’endroit où nous étions détenus était à environs une heure et demi du village. Dans un bunker souterrain, cinq personnes nous ont insultés et torturés. Un habitant du village, Heyder Hec Heyder Momed, a eu les deux bras cassés par eux. »

Voici la liste des 17 personnes toujours prisonnières et dont nous restons sans nouvelles : Ebid El-Rihmen Xelîl Mustefa, Mihemed Xelîl Mustefa, Elî Daxlî Çûçik, Edanan Daxlî Çûçik, Mihemed Hesen Erselen, Ehmed Hesen Erselen, Hesen Enwer Usmen, Bêrem Ebdo Kalo, Bedriyê Ebid El-Rihmen Hesûn, Bêrem Heyder Xezo, Xelîl Tahêr Erselen, Ehmed Bekir Mihemed, Keça Ehmed Bekir Mihemed, Conik, Idrîs Ehmed Mustefe, Xelîl Ehmed Mustefa et Heyder Hec Heyder Momed.

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